Economie circulaire : La première marketplace de revalorisation des pièces industrielles

28 Mai 2020 | Incubateur-accélérateur emlyon business school

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Après 16 ans d’activité au sein du groupe Schneider Electric en qualité de directeur commercial, Adil Mokhles a choisi d’entreprendre pour s’attaquer au problème du gaspillage industriel des pièces électriques de rechange (contrôle commande et d’automatisme). Face à l’obsolescence du matériel électrique qui plombe les budgets des industriels et engendre une production massive de déchets, sa société EcoSpare propose une solution plus durable selon les principes de l’économie circulaire. L’objectif ? Allonger la durée de vie des équipements et promouvoir une démarche écoresponsable en permettant aux industriels de revaloriser leurs composants électroniques.

L’inévitable obsolescence des équipements industriels

Si elles permettent d’améliorer la performance des lignes de production, la course à l’innovation et l’accélération du renouvellement des gammes de la part des fabricants de matériel électrique pèsent sur la pérennité des outils de production industrielle.
Certaines pièces essentielles, telles que les automates, voient leur durée de production et de commercialisation réduite, au bénéfice de nouveaux composants aux technologies plus avancées.
« L’obsolescence du matériel électrique n’est pas nécessairement programmée, elle peut être liée à des motifs technologiques, économiques ou stratégiques… Les fabricants de matériels électriques décident d’arrêter une référence au profit d’une plus récente, ce n’est que la loi de l’innovation. Néanmoins, cette obsolescence a de lourdes conséquences sur l’activité des industriels et sur l’environnement. » explique Adil Mokhles.
En cas de défaillance d’un composant central devenu obsolète (et donc impossible à réparer ou remplacer via son fabricant), les industriels se voient en effet contraints de remplacer l’ensemble de l’équipement et de se débarrasser des nombreux composants annexes encore en état de marche.
Une charge qui pèse sur les budgets et sur le bilan RSE de l’entreprise : ligne de production à l’arrêt le temps du remplacement, achat de nouveau matériel et gaspillage pur et simple de l’ancien. A titre indicatif, le coût horaire d’un arrêt de production dans l’automobile est estimé à 1,5M€, 100M€ dans la pétrochimie ou encore 17K€ dans l’agro-alimentaire. Si les grandes entreprises peuvent absorber les coûts, c’est rarement le cas des PME et des ETI dont les dirigeants se retrouvent dans l’impasse.

Une marketplace pour revaloriser les pièces industrielles obsolètes encore en état de marche

Pour répondre au problème, Adil Mokhles a créé la société EcoSpare en 2019. Sa mission : revaloriser les pièces industrielles en parfait état d’usage et jusqu’à présent destinées au recyclage.
La marketplace Spare-Place.com, première en son genre, veut offrir aux industriels (grandes entreprises, PMI et ETI) et à l’ensemble des revendeurs existants un lieu d’échanges privilégié de pièces de rechange de contrôles commande et d’automatismes, reconditionnées. Les entreprises ayant remplacé leurs équipements pourront y revendre leur matériel en état de marche (plutôt que de le jeter) à d’autres entreprises, cherchant elles à prolonger la durée de vie de leurs outils de production à moindre coût. Une solution alternative qui permet ainsi aux entreprises de mieux gérer l’obsolescence des équipements, mais aussi à toute la filière industrielle de limiter son impact carbone.
Pour son fondateur, la vocation d’EcoSpare est d’offrir un outil qui facilite une démarche éco-responsable, « Pour permettre à toutes les industries de s’engager durablement, simplement. Valoriser les anciens composants électriques au profit des industries touchées par l’obsolescence matérielle, c’est plus qu’une contribution à l’économie circulaire de ce monde, c’est une révolution de toute la chaîne avec une stratégie écologique gagnante pour l’ensemble des acteurs. »
Avec un marché du neuf estimé à 200M€ en France, EcoSpare veut permettre de réemployer 2500 tonnes de produits d’ici à 3 ans. La marketplace, dont le lancement est prévu en juin 2020, commencera son activité par un test avec une poignée de revendeurs afin de stabiliser une plateforme fiable et fonctionnelle et d’initier les premières ventes.

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